A l’occasion du 170e anniversaire de la naissance de Tivadar Csontváry Kosztka (1853–1919), le Musée des beaux-arts de Budapest, en collaboration avec la Galerie nationale hongroise et le Musée Janus Pannonius de Pécs, rend hommage à l’un des artistes les plus originaux et les plus connus de l’histoire de la peinture hongroise. Inaugurée dans le cadre du printemps Bartók, l’exposition Csontváry offre une image complète de l’art du brillant peintre en présentant quarante-cinq de ses œuvres majeures.

En 1880, ce pharmacien de formation eut une révélation au cours de laquelle une voix lui révéla sa vocation : « devenir le plus grand peintre de plein air au monde, plus grand même que Raphaël ». Dés lors, il quitta son officine pour se former dans différentes académies de peinture d’Europe, se rendit à Paris pour rencontrer le célèbre Munkácsy et entreprit de nombreux voyages vers le soleil des pays méditerranéens, allant jusqu’au Proche-Orient. Autodidacte, artistique singulier et incompris, raillé par ses contemporains pour ses excentricités et ses propos surprenants, Csontváry se considérait comme un créateur en réinterprétant dans ses œuvres la divine nature et en soulignant la complexité et les nuances de la lumière, qu’elle soit naturelle ou artificielle.

Selon le Bénézit, son art « ne se rattache à aucun mouvement pictural de son époque […]. Ses moyens d’expression sont aussi difficiles à saisir que la poésie de ses œuvres est difficile à définir. L’expression symbolique de son utilisation des couleurs le rapproche de Gauguin et fait présager l’expressionnisme et le fauvisme. Le climat d’étrangeté qui se dégage de ses compositions aurait dû retenir l’attention des surréalistes […] ». La rétrospective Csontváry permet d’admirer des œuvres telles que « Arrivée au mur des Lamentations à Jérusalem », « Baalbek, « Cèdre solitaire », « Grande vallée de Tarpatak dans les Tatras », « Pèlerinage aux cèdres du Liban » ou encore « Ruines de l’amphithéâtre grec de Taormina ».

« Chaque personne a besoin d’un champ de vision plus large, afin de voir plus et d’être conscient de la nature divine, […] avec une vision plus large, nous trébuchons sur de nouvelles perspectives, avec de nouvelles perspectives, nous trouvons une nouvelle vie… » Tivadar Csontváry Kosztka